C'est
en novembre 1520, plus d'un an après son départ d'Espagne,
que
la Trinidad, la nef amirale commandée par Fernand de Magellan,
pénétra
dans les eaux du Pacifique après avoir traversé
la
Terre de Feu par le
"chenal de Tous-les-Saints.
Mais
les rudes tempêtes de la pointe extrême de l'Amérique
avaient
épuisé les hommes d'équipage qui
refusèrent
de
s'aventurer plus loin sur ces mers inconnues.
Yves
Homlézot secondait Magellan à bord du Trinidad.
Cet
ancien corsaire malouin que tout le monde appelait
Yffic
voulut
se faire le porte parole des inquiétudes des marins
et
demanda donc à son capitaine d'abandonner l'idée
de
rejoindre les Moluques par l'Est et de rebrousser chemin.
L'insubordination
d'Yffic rendit Magellan fou de colère.
Le
capitaine portugais sortit son épée de son fourreau
et
la pointa sur la gorge de son second.
En
faisant perler quelques gouttes de sang,
Magellan
ordonna à Yffic de passer le Cap Deseado
qui
ouvrait la route vers l'Est et les lointaines Moluques.
«
PASSE YFFIC, PASSE YFFIC » hurla Magellan
qui
enjoignit tout l'équipage à clamer cet ordre haut et fort.
Malgré
un long face à face avec leur capitaine
qui
ne cessait de les haranguer tous s'exécutèrent.
A
voix basse d'abord, puis en criant de rage et de peur,
tous
persuadés qu'ils ne reverraient jamais l'Europe.
Seuls
dix-huit hommes allaient revenir vivants
de
cette première circumnavigation.
C'est
grâce aux longues et minutieuses recherches
du
service « Histoire et Investigations » du VDG
que
nous pouvons une nouvelle fois rétablir une vérité
historique.
L'Océan
Pacifique ne doit pas du tout son nom
à
ses eaux prétendument calmes
mais
aux cris de terreur de l'équipage de la Trinidad. |