Chan fort et vert

Entre ici, Chan Marin, entre dans la lumière
Parcours de combattant, destinée singulière.
Ta vie est un roman et tu es une idole
Pour des millions de fans qui font la farandole
En acclamant ton nom, en chantant ton prénom,
En récitant ta vie le nez dans le houblon !
 
Ta vie ! Elle commença dans d’atroces souffrances,
Quand ta mère, pauvre femme, lors de la délivrance
Coinça son petit doigt dans la porte et hurla
Mais sacré Nom de Dieu, enlevez-le de là !
C’est ainsi que bébé tu partis pour la DDASS
Tu te disais déjà, la vie est dégueulasse…
 
Elle commença donc sous d’étranges auspices,
Semblant toute tracée pour finir à l’hospice,
Mais la nature parfois se plait à contredire
Ceux qui disent que le pauvre n’a pas son mot à dire,
Que sa vie est vouée par la roue du destin
A n’être qu’un esclave ou bien à n’être rien !
 
Ainsi le petit Chan, courageux, volontaire,
Intelligent et fier, refusait de se taire,
Tenant tête toujours à tous les saligauds,
Et devenant champion de courses d’escargots.
Son destin est scellé, c’est un compétiteur
Une étoile était née au monde des skippeurs.
 
Car c’est la mer, bien sûr, qu’il embrasse, farouche,
Pensant à sa grand-mère, Irlandaise de souche,
Qui s’en vint échouer en baie des Trépassés
Sauvée des eaux par un marin de Douarnenez.
Et par reconnaissance pour la cité divine
Il adopta la ville des fameux Pen Sardinn.
 
Tous les jours sur les flots, aux plus fortes tempêtes,
Hurlant au nez du vent aux cent-mille trompettes
Son envie d’absolu, sa soif de grands exploits
Sur la mer déchaînée, ni ne rompt, ni ne ploie.
Surfant sur les rouleaux, domptant les déferlantes,
Émergeant des embruns, cavale ruisselante.
 
Ainsi de jours en jours s’aguerrit le marin,
Ainsi cuivre la peau et rougeoie le tarin,
Ainsi d’un corps chétif on fait un corps d’athlète
Ainsi bien dans sa peau, ainsi bien dans sa tête.
Ainsi grandit partout du grand Chan la légende,
Du marin petit-fils de la belle d’Irlande.
 
 Et c’est le Vendée Globe qui doit le consacrer
Et qu’après on puisse dire : « çui-là c’est un sacré ! »
Avec l’admiration que suscite son panache
Son courage, sa valeur, et son parcours sans tache.
Car, dit Roland Jourdain qui jamais ne se vautre
Sur les courses il y a Chan Marin…et les autres… !
 
Donc sache bien, ami, que sur ton beau bateau
Nous sommes des milliers derrière toi, sur l’eau,
Que pour nous tous tu vas, par ta navigation
Nous faire rêver aussi, et par procuration
Nous serons ballottés aux grandes latitudes
Notre credo sera : « Chan Marin Attitude !!! »