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La complainte de Mibébi

Il s’appelle Phoque Mibébi
Il est tout jeune et plein d’esprit
Et aussi joli que gentil
A la bonne heure
Navigua sur tous les bateaux
De Camaret à Saint-Malo
Jamais l’dernier pour l’apéro
Sur l’enrouleu-eu-eure
 
Et son père c’est le grand Phoque Kyou,
Un grand dadais qu’a jamais l’sou
Qui voulut écarter les g’noux
D’une mineure
Ce qui lui valut d’la prison
Et d’naviguer chez Kersauzon
Où il prit des drôles de façons
Sur l’enrouleu-eu-eure
 
Et sa mère c’est la Phoque Giaille
Qui tombe toujours à la baille
Avec un petit air canaille
Sur son scooteur-euh
Qui drague partout il faut voir comme
Aussi bien les phoques que les hommes
Les Morses, les Lions, les Opossums
Sur l’enrouleu-eu-re
 
Comme tous les petits bébé phoques
Il a subi à son époque
La méchanc’té de ces vieux schnocks
Les massacreur-euh
Il put échapper au carnage
En s’enfuyant à toute nage
Et rentra en apprentissage
Sur l’enrouleu-eu-re
 
Comme la plupart des jeunes phoques
Il se chopa des gonocoques
Aussi quelques staphylocoques
Et de bonne heure
Se mit à chasser la phoquesse
Dans tous les rades et les pince-fesses
Des rues de Siam et Jean-Jaurès
Sur l’enrouleu-eu-re
 
Un jour il tomba amoureux
D’une belle Otarie aux yeux bleus
Jongleuse aux dessous vaporeux
Belle mais sans cœur-re
Cette artiste le rendit dingue
On n’voyait qu’lui dans les bastringues
Cherchant son Otarie Bouldingue
Sur l’enrouleu-eu-re
 
Bouldingue avait tant de coquins
Qu’un de ceux-ci, un vieux requin,
Sournoisement lui offrit un
Vibromasseur-re
Empoisonné par du curare
De la cigüe, du jus de cafard,
Elle mourut au matin blafard
Sur l’enrouleu-eu-re
 
Mibébi eut tant de chagrin
Qu’il s’en alla chez les Pingouins
Chez les Manchots, chez les Malouins
Pour faire son beurre
Vendant des graines aphrodisiaques
Il eut comme client Fanch Manac’h
Qui s’en rev’nait sur l’Aber Wrac’h
Sur l’enrouleu-eu-re
 
Justement Fanch cherchait partout
Pour remplir de pescadou
Un morse nommé Igloo Igloo
Un bon pêcheur-re
Ainsi lui proposa le job
Avec un marin claustrophobe
La course c’était le Vent des Globes
Sur l’enrouleu-eu-re
 
Mibébi signa son contrat
Partit aux Sables et embarqua
Avec un marin très sympa
Un grand barreur-re
Chan Marin un skipper breton
Toujours partant pour les gueuletons
Avec des mâchoires en béton
Sur l’enrouleu-eur-re
 
Mais le morse, un jour s’en alla
Et notre phoque déprima
Pendant huit jours rien ne mangea
Même son quatr’heure
Son naturel prit le dessus
Il remangea devint joufflu
Et beau comme un petit jésus
Sur l’enrouleu-eu-re
 
Quand un jour des anthropophages
En ile flottante prirent sans ambages
Le Red Sardin  à l’abordage
Des kidnapeur-res
C’étaient des Indiens Tuloras
Qui repartirent dans leur cagna
Avec Mibébi sous le bras  
Sur l’enrouleu-eu-re
 
Quand ils le virent si rigolo
Avec son air de gigolo
Et son joli petit museau
Un vrai farceu-re
Aussitôt ils en firent un Dieu
Qu’ils adorèrent a qui mieux-mieux,
Pour son aspect gai et joyeux.
Sur l’enrouleu-eu-re
 
Voila, l’histoire peu banale
Terriblement sentimentale
De Mibébi le phoque génial
Un peu râleur-re
Maintenant adoré de ceux
Qui le considèrent comme un Dieu
Et qui coule des jours heureux.
Sur l’enrouleu-eu-re